Les derniers matches du PSG ont montré une équipe aux multiples facettes selon les joueurs et les contextes. Avec l'absence de Motta, le PSG a une opportunité rare de varier son jeu. Retour, analyse et perspectives sur cet aspect du PSG.
Un Paris très variant :
Les trois derniers matches du PSG se sont conclus par des victoires face à Evian (4-2), Bordeaux (2-1) puis à Saint-Etienne (1-0). Et malgré les scores, il est difficile de trouver une continuité sur ces trois matches. Dans le style de jeu, il est même plus simple de rapprocher le premier du dernier, pourtant disputés dans des contextes très différents, que les deux à domicile.
En effet, ces deux matches contre Evian et Saint-Etienne avaient vu le PSG tel qu’on le connaît, parfois lent au point d’en être frustrant, jouant pratiquement uniquement en attaque placée et maître de la possession et du tempo avant tout. Finalement, seul le qualificatif avait changé : ce qui avait été appelé de la lenteur offensive contre Evian était devenu de la maîtrise à Saint-Etienne, pour un résultat pourtant guère différent d’un point de vue offensif. Paris ayant été en contrôle tout le match à Saint-Etienne, la soudaine accélération finale de PSG/Evian, uniquement liée aux événements contraires, nous avait été évitée mais le trait d’union entre les deux rencontres avait été assez facile à tracer.
Au contraire, le match de Coupe contre Bordeaux avait vu un PSG très différent, n’hésitant pas à allonger le jeu et à jouer rapidement vers l’avant à la récupération du ballon, ne souhaitant pas forcément multiplier les temps de jeu mais plutôt attaquer sans forcément se soucier de la perte de balle qui pourrait ensuite intervenir. Quelque part, c’était même un peu du PSG d’Ancelotti qui était de retour.
Influences opposées :
Si le PSG a montré en sept jours à peine des visages aussi différents, c’est aussi et surtout lié au choix des hommes. Laurent Blanc a beau tenter de survendre «la philosophie de jeu » de son équipe, ce sont bel et bien les caractéristiques des joueurs alignés qui ont défini la personnalité et la façon de jouer du onze parisien.
Contre Evian et Saint-Etienne, les absolutistes de la possession étaient sur le terrain et à la manœuvre, personnifiés par Motta, Verratti et même Zlatan. Si ce dernier aime décrocher pour participer au jeu afin de l’accélérer et d’amener le ballon dans les zones de vérités, il n’en reste pas moins un joueur qui préfère avoir la balle plutôt que courir après, comme les deux autres.
Au moment d’affronter Bordeaux, l’équipe reposait sur des joueurs complètements différents, bien plus dans la rupture et la recherche de profondeur que dans la possession. Ainsi, voir les dépositaires d’un soir Cabaye et Pastore briller en tentant de trouver les flèches offensives nommées Cavani, Lavezzi et Bahebeck n’avait rien de très imprévisible. Certes, Bordeaux avait permis ce type de jeu en ne se positionnant pas aussi bas que les adversaires habituels mais les joueurs offensifs parisiens n’avaient pas joué contre-nature pour faire plaisir au dogme possessif de leur coach.
Union nécessaire :
Aujourd’hui, le PSG va jouer contre Rennes sans une partie de son duo fanatique de la possession puisque Motta est suspendu. Matuidi, peu influent sur le style offensif de son équipe (il transmet au plus vite le ballon à ceux qui savent l’utiliser), est quant à lui sous la menace d’une suspension s’il prend un carton et pourrait aussi être préservé.
La place s’ouvre donc au milieu pour Pastore ou Cabaye, voire les deux. Si Verratti et Ibrahimovic seront bien présents pour assurer à Paris une substantifique possession, la présence de Cavani offre aussi aux deux prétendants du milieu la possibilité de jouer comme ils l’ont fait face à Bordeaux. En entrant à Saint-Etienne, Pastore a d’ailleurs trouvé en quelques secondes à peine Cavani en profondeur sur du jeu en première intention, rappelant en une action le PSG du match précédent.
Mais, plus que l’opposition de styles qui s’est manifestée au cours des dernières rencontres, il serait surtout intéressant de voir cette dualité dans le style de jeu s'installer, offrant ainsi à Paris de toutes autres perspectives. Alors que le coach et les joueurs se plaignent souvent du fait que les adversaires lisent de mieux en mieux le jeu parisien, réutiliser les espaces dans la profondeur et le jeu de transition rapide grâce aux caractéristiques de certains joueurs offrirait soudainement un panel d’options plus intéressant pour Paris et plus dur à contenir pour ses adversaires.
Si le match face à Rennes n’est qu’un match de championnat parmi d’autres, les circonstances offrent une très belle opportunité de prendre un virage dans le jeu qui pourrait s’avérer bénéfique, les joueurs rois de la possession n’étant finalement pas les plus nombreux de l’effectif ni les plus jeunes , Verratti mis à part. Mais vu que le petit Italien est aussi un orfèvre de la passe longue, il pourrait bien représenter à lui seul cette double casquette espérée du jeu parisien.