Avant la rencontre face à Metz, Leonardo s'est arrêté quelques minutes au micro de Canal+, diffuseur du match. Le directeur sportif du PSG a notamment évoqué la Superligue, le rôle de Nasser Al-Khelaïfi, l'avenir de Neymar ou Mbappé mais aussi l'apport de Pochettino et la fin de saison.
Bonjour Leonardo, ça va ?
« Ça va, ça va. Ça va bien. Enfin on verra après le match (rires)… »
Le football a vécu une semaine très agitée avec le projet a priori avorté de la Super Ligue. Votre président Nasser al-Khelaïfi a été un peu le leader de l’anti-Super Ligue, est-ce que le PSG en ressort grandi aujourd’hui ?
« Vu le rapport que j'ai avec Nasser, je suis personnellement très très fier de lui. »
« Je pense qu'on est très très très fiers de Nasser. On connaît le travail qu'il fait depuis longtemps et c'est vrai qu'en ce moment, la position de leadership est très importante par rapport à cette décision. Il a suivi ses valeurs, les valeurs du club, et ça me rend vraiment très fier parce qu'il ressort de tout ça comme président de l’ECA. Et ce n'est pas seulement le fait qu'il ait pris cette décision - je pense que ça, c'est lui - mais que c'est la reconnaissance pour la personne. C’est une personne qui peut travailler non seulement maintenant mais aussi pour le futur parce que le football est dans un moment délicat et qu'on cherche des solutions. Tout le monde est en difficulté, le Paris Saint-Germain passe aussi par ces difficultés mais ce n'était pas une raison pour sortir du rang. Et là, vraiment, vu le rapport que j'ai avec Nasser, je suis personnellement très très fier de lui. »
L’un des clubs fondateurs de la Super Ligue est le Real Madrid. Vous avez peut-être lu les déclarations de son président Florentino Pérez, qui a dit : ” Sans la Super League, Kylian Mbappe n'ira pas au Real Madrid.” Est-ce une bonne nouvelle pour le PSG ?
« Je ne veux pas rentrer dans ce débat aujourd'hui. On doit penser aux 5 matches qui restent en Ligue 1, les 3 matches - je l'espère - en Champions League et les 2 matches en Coupe de France. On ne veut pas rentrer dans ce débat. Je pense que c’était une opportunité pour tout le monde de voir qui est qui, qui fait quoi. Chacun a ses objectifs, sa manière d'être. »
Mais ça sous-entendait qu'avec la Super Ligue, Kylian pouvait aller au Real...
« Oui mais même avant, je ne sais pas si c’était pas surtout beaucoup de “jeu”, de “parler”. Ca, je pense que c'est quelque chose d'important dans ces moments-là. Beaucoup de choses se sont passées dans la semaine, on a parlé de beaucoup de choses mais on doit rester concentrés sur nos objectifs. Notre objectif, c'est le terrain. Le Paris-Saint-Germain a vécu beaucoup de choses aussi ces dernières années, disons-le comme ça. On a vécu des moments difficiles, on doit oublier ce qu'on a vécu il y a peu de temps et penser à où on est maintenant. Aujourd'hui, je pense qu'on est une équipe solide, une équipe compétitive, une équipe avec des valeurs très fortes, et ce ne sont pas les distractions avec des choses extérieures à nous qui doivent nous faire oublier ça. On sait par quoi on est passés et on sait où on en est aujourd'hui. C'est pour ça que je demande vraiment une concentration totale par rapport au match, à ce qu'on produit, on veut une victoire. C'est pour ça qu'on ne sort pas de ça et qu'on continue à être très très concentrés. »
Tous les supporters aujourd'hui se demandent si Kylian Mbappe va prolonger son contrat. On est à 5 journées de la fin, pourquoi ce n'est pas réglé ? Est-ce qu'il vous a donné sa décision d'ailleurs ?
« On connait la situation de Kylian et lui sait ce qu'on pense »
« Tout est clair. Ce n'est pas clair par rapport à une décision précise mais on connaît la situation de Kylian et lui sait ce qu'on pense. Il lui reste 1 an et 2 mois de contrat. C'est pas comme s'il allait finir son contrat ou son lien maintenant. Aujourd'hui, il n'y a rien de plus que ça. Après, c’est tout le monde qui parle… »
Mais à un moment donné, il faudra qu'il prenne sa décision ?
« Oui ça arrivera, ça arrivera, c'est sûr que ça arrivera. Mais je pense que ça, ce n'est pas important aujourd'hui, parce que l'important c'est de gagner contre Metz et après on a Lens, Rennes, Reims, Brest... »
Mais vous êtes optimiste ou pas pour Mbappé ?
« Je ne parle pas juste pour Kylian. On est optimiste en général »
« Oui, mais je ne parle pas juste pour Kylian. On est optimistes en général. Je pense que le club est optimiste parce que si on regarde l'histoire récente, et même passée du club, je pense qu'on n'a pas une seule raison de ne pas être optimistes par rapport au futur, que ce soit au niveau de l'équipe qu'on a, de ce qu’on a autour ou de la direction qu'on a prise. C'est pour ça qu'on est très très optimistes. Le reste, c'est des conséquences, mais on va parler, on va voir. Mais je demande encore une fois une concentration totale par rapport au terrain, parce qu'il reste 10 matches. »
Le dossier Neymar semble plus avancé que les autres prolongations, est-ce qu’une annonce est imminente ?
« Tout le monde sait déjà notre intention, c’est pour cela qu’on n’est pas pressés de capitaliser à propos de ce qu’on a déjà pu évoquer avec lui. Personne ne court derrière nous, on est vraiment tranquilles. Le rapport est vraiment très bon et franc. On va arriver au moment de décider, bien sûr, parce que c’est important d’être clair pour le futur. Pour l’instant, aujourd’hui, le futur est de maintenant au 19 mai. On espère pouvoir participer à cette finale de Ligue des Champions ! »
Sentez-vous une atmosphère positive autour et au sein de l’équipe avant d’affronter Manchester City ? On pense notamment à vos propos récents concernant le fait qu’il y ait souvent trop de négativité en France.
« (Rires, puis il s’adresse à Olivier Tallaron) Tu veux créer quelque chose ! Tu ne vas pas réussir. Non, non, tu ne vas pas réussir. Je pense que le négatif qu’on évoque de temps en temps est le fait de ne pas y croire. C’est cela dont je parlais, et seulement cela. C’est une question de vraiment y croire, de dire "Je crois que je peux le faire !". Faire cela est quelque chose de très important. C’est ce que je pense et ce qu’on déclare parce qu’on veut y arriver. Je pense d’ailleurs qu’on a réussi à le faire parce que si nous sommes arrivés jusqu’en finale la saison dernière, c’est que nous avions un niveau qui est indiscutable. Après, cela concerne également ce qu’on vit aujourd’hui. Si on me demande si ce qui nous entoure est positif, je dis que oui. On voit les personnes, leurs émotions. On le voit également aux attitudes des personnes qu’on rencontre dans la rue. Malheureusement, il n’y en a que très peu à cause du contexte, mais elles sont très positives. Je pense également qu’il y a une certaine fierté que je sens par rapport au club. Ce qu’il s’est passé ces derniers temps, avec notre vision du football et des relations, a permis de montrer que le football est très important au niveau social, au plus profond des personnes. Oui, je suis optimiste ! »
Mauricio Pochettino a apporté beaucoup de choses depuis son arrivée ?
« Il a apporté sa tranquillité, son humilité »
« Beaucoup, beaucoup ! Je pense que ce n’était pas facile pour lui. Il est arrivé au mois de janvier, c’est toujours difficile. On avait déjà un match prévu contre Barcelone à jouer. Maintenant, on est en demi-finales de Ligue des Champions. Il a apporté sa tranquillité, son humilité. Ce sont des valeurs très importantes depuis son arrivée, parce qu’en rejoignant une équipe étant allée jusqu’en finale de Ligue des Champions la saison passée, tu dois avoir la patience nécessaire pour comprendre chaque chose. Doucement, il est arrivé à allier ces choses-là à ses idées. Le groupe l’a bien compris. Si tu n’as pas tout ce dont on a parlé là, tu ne gagnes pas contre le Bayern, ni contre Saint-Étienne. Ce sont des matches qui nous ont souri à la dernière minute, avec quelque chose qui a tourné en notre faveur. Cela fait plaisir de voir cette solidité. À nous maintenant de capitaliser sur ces derniers matches qui décident un peu de tout. »
Pour finir, on a une image datant d’octobre 1996 à vous montrer. Vous aviez marqué à Metz...
« Ah, je m’en souviens ! Contrôle, dribbles et but ! Je suis vieux quand même, parce que cela fait longtemps maintenant. Cela ne fait que 25 ans, ça va ! Maintenant, j’ai 51 ans, mal au dos, mal ici et là (rires). En tout cas, cela fait plaisir de revoir ces images. C’est toujours un plaisir. »