Toujours en phase de récupération de sa blessure peu conventionnelle, Thilo Kehrer s'est longuement confié au magazine allemand Kicker publié en début de semaine. Le défenseur allemand revient alors sur son bond en avant en ralliant le PSG l'année dernière, son intégration plutôt simple au vestiaire parisien, ses ambitions ou encore ses premiers pas avec la Mannschaft.
Actuellement dans la dernière phase de son retour sur les terrains, Thilo Kehrer devrait retrouver le groupe parisien à l'issue de la trêve internationale. En attendant, le défenseur allemand absent depuis la mi-août en raison d'une lésion à l'aponévrose de la voûte plantaire s'est confié à Kicker, l'occasion pour lui de tirer un bilan de ses premiers pas au PSG, de revenir sur son intégration au sein du vestiaire ou encore sur sa première saison en Ligue 1 sur un plan individuel comme collectif.
Son passage de Schalke 04 au PSG :
« J'ai passé une grande partie de ma jeunesse à Schalke 04, donc ce club a toujours une place dans mon coeur. Là-bas, nous avions une relation extrêmement familiale. Ici, c’est clairement différent. Le PSG est dans une catégorie spéciale. En France, tout est centré sur Paris, c’est une spirale géante. Au PSG, nous avons des stars mais aussi un certain glamour. Sur le plan footballistique, je dirais qu'il y a deux classes de différence. Le PSG n'existe pas depuis si longtemps, je parlerais que d'une différence de classe. »
Son intégration facile au club :
« Éric Maxim Choupo-Moting et Julian Draxler (NDLR : ses deux anciens coéquipiers à Schalke) ont été d'une grande aide. Eric Maxim parle français et Julian l'a appris à l'école et l'a grandement amélioré. Nous sommes tous les trois à un niveau de français équivalent et l'équipe est de toute façon multilingue. Mais mes compétences linguistiques m'ont certainement beaucoup aidé à m'intégrer dans tous les cas. »
Les différents clans dans le vestiaire :
« Les Allemands sont les plus populaires dans le vestiaire (rires). Nous sommes tous très ouverts, nous sommes aussi très tolérants, comme les autres. À quoi cela ressemble ? De mon point de vue, il n'y a pas de tensions du tout. En général, l'ambiance en interne est très très bonne. Lors de la présaison, on en a un peu trop fait à l'extérieur mais, en vérité, ce n'était pas si mal. Il n'y a jamais eu de problèmes entre nous, pas la moindre bagarre. Tout se passe normalement. »
Le rôle de Tuchel dans sa venue au PSG :
« Tuchel a joué un grand rôle, il a été le premier à me contacter. Il m'a expliqué ses idées et comment il comptait construire son équipe. Il m'a présenté quel type de joueurs il cherchait. Ses aspirations correspondaient à ce que je voulais pour mon futur. »
Un avantage de jouer à plusieurs postes ?
« D'un côté, c'est un avantage. Mais il se peut aussi que vous soyez poussé d'un poste à un autre. Puis, il peut arriver qu'aucun automatisme ne se développe, alors ce n'est plus un avantage. En général, vous avez besoin de temps et de routine afin de vous améliorer à un poste. Ma position préférée ? Dans une défense à trois, je peux jouer à chaque poste. À Schalke j'ai souvent joué à gauche, à Paris à droite. Dans une défense à quatre, je me sens mieux en tant qu'arrière droit mais en défense centrale je me sens bien aussi. »
Ses axes de progression :
« Tout d'abord je dois être plus constant et améliorer ma prise de décision et mieux reconnaitre les situations. Mais je dois aussi travailler sur mes appuis, ma vitesse et ma technique, Il n'y a pratiquement pas de limites. Même dans mon jeu de passes. Je pense à Toni Kroos, il n'y a personne de meilleur. J'essaie toujours d'apprendre des meilleurs et il y a matière à Paris ! »
Ses premiers pas au club et la série de 14 victoires en L1 pour débuter :
« C'est vrai qu'on était dans une bonne spirale en championnat, mais en Champions League, ça n'a pas été si simple lors des premiers matchs. La phase de succès de la saison précédente a facilité mon intégration. Mais en fin de compte, il s'agissait surtout de me présenter et de m'affirmer face à la concurrence. Les bons résultats de l'équipe ont donc été positifs car, comme cela, je pouvais me concentrer sur mes performances. Tout comme nos bons résultats en Champion' League cette saison. »
La Ligue 1 plus faible que la Bundesliga ?
« Je ne dirais pas ça. Je vois ces deux championnats au même niveau, les caractéristiques sont différentes. En Bundesliga, je vois plus de discipline tactique. En Ligue 1, il y a plus d'individualités et de techniciens. Le football pratiqué est plus physique ici (en Ligue 1). Il y a beaucoup de joueurs d'origine africaine, donc il y a plus de physique, de taille et de vitesse. »
La saison dernière, un échec sur le plan national ?
« Si l'objectif est de gagner tous les matches, oui. Si la préparation physique, la mentalité et la volonté requises ne sont pas présentes dans la mesure du nécessaire, alors chaque défaite est difficile à digérer. Nous avons connu plusieurs défaites consécutives dans la phase décisive, en partie à cause des nombreuses blessures en même temps. »
Le PSG capable de franchir les 1/8e de finale en C1 ?
« Nous ferions bien de moins nous concentrer sur des objectifs lointains. Nous devrions plutôt nous concentrer d'abord sur le collectif. Premièrement, nous voulons construire quelque chose de stable et de fort, une équipe résiliente. Ensuite, on pourra reparler de Ligue des Champions. »
Après Manchester United, la tête ailleurs ?
« Nous étions vraiment dominateurs face à United et nous avions bien joué lors des matchs précédents. À partir de là, ce fut bien sûr une grande déception pour tout le monde. Mais je ne dirais pas que nous étions KO ou amorphes. De plus, de nombreux joueurs ont été blessés en même temps. Finalement, c’était beaucoup de résistance et l’échafaudage n’a pas tenu comme prévu. »
Une leçon à tirer ?
« Nous ferions donc bien de travailler afin d'avoir plus de stabilité cette saison. »
L'affaire Neymar qui a contribué à cette stabilité ?
« Ça ne m'a fait ni chaud ni froid. C'est devenu une tendance ces dernières années de vendre de grandes histoires autour des transferts. Bien sûr, les médias sont tous chauds pour ça. Je ne m'en suis même pas occupé. Je suis seulement venu à l'entraînement et j'ai vu : Neymar est là. C'est tout ce que j'avais à dire. »
Ses sentiments après un an à Paris :
« Pour ma première année ici à Paris, j'ai eu plus de succès que je ne le pensais. Avec du recul, je dois aussi dire que j'ai encore beaucoup de progrès à faire. J’ai encore un potentiel que je veux exploiter, la limite n’est pas encore atteinte, ce serait dommage à 23 ans. »
Ses premières apparitions avec l'Allemagne :
« Un moment très spécial. C'était un rêve d'enfant devenu réalité pour moi. C'était la récompense d'un travail acharné et de la persévérance. Nouveau joueur ou membre important de l'équipe, je ne m'inquiète pas tellement. Je veux montrer le meilleur de moi et convaincre l'entraîneur à tel point qu'il dise : "Thilo est un membre important de l'équipe." »
NB : Nous publions cette version intégrale de façon exceptionnelle car non-disponible en français.