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Luis Enrique : « Je connais déjà parfaitement Arsenal »

Publié le jeudi 24 avril 2025 à 14:05 par Jean Chemarin
Présent en conférence de presse ce jeudi, à la veille de PSG/Nice (31e journée de Ligue 1), Luis Enrique a été essentiellement interrogé sur la demi-finale aller de Champions League à venir face à Arsenal. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.
Présent en conférence de presse ce jeudi, à la veille de PSG/Nice (31e journée de Ligue 1), Luis Enrique a été essentiellement interrogé sur la demi-finale aller de Champions League à venir face à Arsenal. Voici ses propos en intégralité, traduits par nos soins.

C'est peut-être l'un des matches les plus compliqués à préparer pour un sportif de haut niveau. Il y a assez peu d'enjeu sportif, il y a la crainte forcément dans les esprits de blessures. Quand on est entraîneur, quels leviers on active précisément pour ce genre de rendez-vous afin d'éviter que les sportifs cogitent et qu'ils soient au rendez-vous malgré tout ?

« C'est un scénario spécial. Je crois que c'est la première fois que cela nous arrive dans le staff d'être champion avec autant de matches d'avance. Le scénario est particulier. Heureusement qu'il y a encore des records à battre. Je crois que c'est quelque chose qui nous motive. »

Est-ce que vous êtes satisfait du niveau actuel de l'équipe ou est-ce que demain, contre Nice, vous attendez une montée en puissance supplémentaire avant Arsenal ?

« Si je suis content ? Je suis très content (sourire). »

Hier, Arsenal a fait match nul face à Crystal Palace (2-2). Est-ce que vous avez déjà commencé à jeter un petit coup d'œil sur la performance de cette équipe londonienne ? Et sur les deux buts inscrits par Arsenal, il y en a un en tout début de match sur coup de pied arrêté. Est-ce que vous avez prévu avant ce match de Ligue des Champions de travailler un peu plus les coups de pied arrêtés ? 

« Il n'y a aucune équipe au monde qui est parfaite »

« Non. Non, parce que je connais déjà parfaitement Arsenal depuis très longtemps parce que c'est une équipe que j'ai suivie et cette saison, nous avons eu l'opportunité de déjà jouer contre eux. Pour le reste, nous avons les mêmes qualités et défauts que depuis le début de saison et ils nous ont menés jusqu'ici. On pourrait améliorer des choses bien sûr, mais si vous vous focalisez sur le négatif, c'est votre problème, pas le nôtre. Nous ce qu'on veut, c'est gagner tous les trophées en jouant comme nous jouons, en défendant comme nous défendons. C'est notre objectif. Bien sûr, qu'on veut s'améliorer. On souhaite améliorer tous les aspects du jeu, mais il n'y a aucune équipe au monde qui est parfaite et nous ne le serons pas non plus. »

De votre souvenir de joueur, est-ce que cela vous est déjà arrivé de vous retrouver dans une situation où il y avait moins d'enjeux en championnat et des matches à jouer en Coupe d'Europe ? Est-ce que vous avez ce souvenir-là pour vous d'un point de vue personnel ? Est-ce que vous aimiez ne pas jouer avant, par exemple, et vous reposer ? Et, maintenant que vous êtes entraîneur, est-ce que vous pensez qu'il faut protéger les joueurs, quitte à ce qu'ils aient un petit peu moins de rythme ?

« Quand tu as une couverture, tu peux te couvrir soit les pieds, soit la tête »

« Ça, c'est la théorie de la relativité. Chacun voit les choses selon ses propres intérêts. Tu sais, quand tu as une couverture, tu peux te couvrir soit les pieds, soit la tête. Tu ne peux pas te couvrir les deux extrémités avec une même couverture. Donc si on fait tourner, on fait tourner, si on ne fait pas tourner, on ne fait pas tourner. Si on fait jouer les mêmes, il peut y avoir des blessures, il peut y avoir de la fatigue. Chaque entraîneur a sa propre ligne et essaie d'être aussi productif que possible. C'est le résumé de la question que tu me poses. »

Depuis la trêve internationale, Vitinha semble être un peu en méforme. Après l'égalisation nantaise suite à sa perte de balle, vous avez semblé assez énervé contre lui. Il a aussi fait un match assez compliqué à Villa Park. Quel est votre regard sur sa forme actuellement ? Est-ce qu'il peut mieux faire ? Est-ce qu'il doit mieux faire actuellement ?

« Non. Vitinha est l'un des meilleurs joueurs du monde à son poste, sans aucun doute. Je ne vois pas deux joueurs meilleurs que lui dans le milieu de terrain d'une équipe au monde. C'est mon avis. Je peux me tromper, mais je me trompe assez rarement. »

On a tous remarqué ces dernières semaines que vous parliez un français quasi impeccable...

Luis Enrique rigole et demande à la traductrice : « Comment est-ce qu'on dit "humoriste" en français ? Ah, comique ! ». Le journaliste poursuit ensuite sa question.

Il y a beaucoup de joueurs aujourd'hui dans le vestiaire qui parlent et qui s'expriment en français. En quoi était-il important pour vous que le français soit la langue numéro un du vestiaire, que tout le monde parle français et en quoi ça joue sur la cohésion ou sur les attitudes du vestiaire ?

« Apprendre la langue du pays dans lequel je vis et je travaille est quelque chose de vital pour moi »

« Je pense sincèrement que peu importe quelle est la langue du vestiaire, le vestiaire est un exemple de ce qu'est le monde. Dans le monde, on parle de très nombreuses langues. Je crois que ce qui est important, c'est que les joueurs français apprennent aussi d'autres langues et qu'ils entendent du portugais, de l'italien, de l'espagnol, de l'allemand, du russe, de l'anglais. Plus ils parlent de langue, mieux c'est. Parce que c'est une démonstration du fait que dans le monde, c'est important d'avoir plusieurs langues. Je crois qu'ici on est très chanceux. C'est évident que c'est un club français et en terme de motivation, pour moi je vais lentement, mais sûrement. Le fait d'apprendre la langue du pays dans lequel je vis et je travaille est quelque chose de vital pour moi. C'est ma motivation depuis le début. Je le parlerai de manière générale (il fait allusion aux conférences de presse) quand je le dominerai encore un peu plus. Mais j'adore ça et c'est une motivation. J'ai un grand ami italien qui, lorsque j'étais à Rome, me disait que quand on apprend une langue, on a une nouvelle vie parce qu'on commence à comprendre d'une nouvelle manière le pays, la culture et les personnes. Et c'est vrai, on accède à davantage de choses et c'est quelque chose d'important que j'ai appris il y a longtemps et que je conseille à mes joueurs. Que ce soit les Français qui sont dans leur propre pays ou ceux qui arriveront. Je leur conseille de travailler cet aspect multilingue parce que c'est quelque chose qui donne des résultats très positifs et très beaux. »

La saison dernière, à ce même moment, le PSG était aussi en demi-finale de Ligue des Champions et était très proche du titre en France. Cette saison, est-ce que ça te semble plus tranquille étant donné que c'est la deuxième saison ? Quelles sont les différences que tu vois dans l'ambiance ?

« Nous allons voir une grande version du PSG pendant les deux matches de Ligue des Champions »

« Je crois qu'il y a une très grande progression de l'équipe. L'équipe était très jeune l'an dernier. Je crois que cette année nous arrivons avec plus d'assurance, d'aplomb. Je ne sais pas si c'est bien traduit. En tout cas, je crois qu'avoir eu cette phase de Ligue des Champions aussi difficile et d'avoir eu un groupe aussi complexe, ça nous a rendu meilleurs. Maintenant, nous vivons une fin de championnat un peu étrange parce que nous sommes déjà champions donc cette motivation très importante a disparu, c'était la plus importante. Et maintenant, il y a des choses importantes à accomplir et nous avons surtout cette obsession pour la Ligue des Champions et je crois que nous arrivons à un grand moment, qui est la conséquence logique des performances de la saison. J'espère et je suis sûr que nous allons voir une grande version du PSG pendant les deux matches de Ligue des Champions et demain c'est aussi une bonne étape contre une grande équipe de la Ligue 1. »

Vous êtes toujours invaincu en Ligue 1, un record qui vous tient à cœur. Est-ce que vous pensez que c'est bien de maintenir l'équipe sous pression ou au contraire un enjeu supplémentaire qui peut parfois être usant ?

« Si on m'assure qu'en perdant contre Nice je vais en finale de Ligue des Champions, je signe immédiatement »

« Pour être sincère, si quelqu'un me garantissait un accès à la finale de Ligue des Champions en cas de défaite contre Nice, j'accepterais la défaite contre Nice. Les records, ce n'est pas notre objectif premier. L'objectif c'est de gagner des titres, gagner des trophées parce que c'est ça qui te fait entrer dans l'histoire. Bien sûr que ce sont des pas, des étapes qui donnent des indices sur ton équipe, mais l'important c'est le trophée. Si on m'assure qu'en perdant contre Nice je vais en finale de Ligue des Champions, je signe immédiatement, sans aucun doute. Mais comme personne ne peut me l'assurer et que nous sommes une équipe ambitieuse, étant en mesure de battre ce record, je crois que c'est important pour notre confiance d'arriver à ce match contre Arsenal en donnant 100%. Bien sûr que c'est possible qu'on ne gagne pas parce que l'adversaire aussi joue son va-tout. »

Justement, à quel type de match vous attendez-vous demain face à Nice ?

« Je pense que cela dépendra bien sûr du résultat. En général, j'attends un adversaire qui est capable de presser haut, mais là probablement plutôt un bloc médian, voire un bloc bas et en fonction de ce que nous sommes, de si nous sommes capables de marquer ou pas des buts, ils pourront changer leur position en fonction de cela et leur position défensive. Ce sont des situations de match qui se modifient continuellement, nous connaissons cela, mais il faut être préparé pour une phase, peut-être, au début avec un pressing assez fort et ensuite probablement plutôt un bloc bas. »

Est-ce que jouer une équipe contre Nice, qui lutte pour la Ligue des Champions, peut vous permettre justement de préparer cette double confrontation contre Arsenal ?

« De fait, chaque fois que nous jouons un match, peu importe le niveau de l'adversaire, il y a toujours des situations de jeu dont tu peux tirer profit pour les matches de Ligue des Champions donc c'est sûr que nous allons trouver des aspects du jeu réels. Et il n'y a pas de meilleur entraînement qu'un match contre un adversaire pour pouvoir démontrer que nous sommes une équipe qui sait résoudre les situations en attaque et en défense. »

On a vu toutes les équipes qui sont présentes en demi-finale de Ligue des Champions être en difficulté cette semaine. Vous avez dit tout à l'heure qu'avec une couette, on ne pouvait pas couvrir à la fois le visage et les pieds. Donc du coup, vous allez couvrir quelle partie ?

« Ce n'est absolument pas le bon moment pour calculer »

« (Il rigole). Comme toujours, je vais couvrir celle où j'aurai le plus froid. C'est celle-ci où je poserai la couverture, mais nous ne calculons jamais. C'est quelque chose que j'ai décidé dès le premier jour où je me suis assis à cette place. Il ne s'agit pas seulement de gagner des trophées. Bien sûr que c'est l'essentiel, mais je suis totalement convaincu qu'on peut gagner des trophées en attaquant, avec un jeu offensif. C'est ce que j'ai toujours ressenti et c'est ce que je ferai jusqu'à la fin de ma carrière en tant qu'entraîneur. Ce n'est absolument pas le bon moment pour calculer. Il faut se lancer dans le match, toujours offrir un beau spectacle pour nos supporters qui sont toujours là pour nous soutenir. »

Je voulais vous questionner par rapport à la série d'invincibilité sur les matches à l'extérieur. Votre équipe est très solide au Parc des Princes, mais elle l'est également loin de ses bases à l'extérieur. Est-ce que c'était un ressort important pour vous d'être solide partout et en toutes circonstances ? 

« Je pense que quand on bat le record qu'on a réussi à battre, c'est-à-dire un record qui implique plus de deux saisons avec les matches à l'extérieur, avec toute la difficulté que ça implique de jouer à l'extérieur, ça indique évidemment de quel bois est fait l'équipe. À partir de là, je crois que nous avons continué de progresser, d'être solide, constant et compétitif tous les jours. C'est quelque chose de difficile. Presque personne ne parvient à l'être. Je crois qu'il faut se sentir fier de cela, parce que cela doit être une motivation pour continuer d'être aussi compétitif que possible. La fin de saison arrive et tous les objectifs sont toujours ouverts, ils sont présents, ils sont proches. Ils sont là à portée de main, mais c'est aussi lointain parce qu'il y a d'autres adversaires qui ont les mêmes intentions que toi. Donc, très motivé avant d'entrer dans cette fin de saison. »


Vous pouvez retrouver les commentaires de l'article sous les publicités.
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