Dunkerque a crié au scandale après sa défaite 4-2 face au PSG mardi soir en demi-finale de Coupe de France. Les Dunkerquois, visiblement pas au courant des lois du football, ont reproché aux arbitres d'avoir validé le but de l'égalisation de Marquinhos après un corner litigieux. Explications.
Cinquième de Ligue 2, Dunkerque a mené 2-0 face au PSG mardi soir en demi-finale de Coupe de France avant de finalement s'incliner 4-2. L'USLD a encaissé un premier but, superbe, d'Ousmane Dembélé juste avant la mi-temps, puis s'est fait rejoindre au retour de la pause après un but sur corner de Marquinhos. Un corner litigieux puisque sur l'action d'avant, Marquinhos, au duel aérien avec deux joueurs de l'USLD, semble toucher le ballon de l'épaule. Ce n'était pas non plus hyper flagrant en direct et l'arbitre Jérôme Brisard a sifflé corner en faveur du PSG.
« Le sentiment qui prédomine ? De la frustration parce qu'on vient ici pour gagner, a réagi l'entraîneur portugais de Dunkerque Luis Castro à l'issue du match. Paris est très très fort et n'a pas besoin de choses comme ça je pense. Je n'aime pas parler d'arbitrage, mais je pense que Dunkerque mérite un peu plus de respect, pas seulement en Coupe de France. On mérite un peu plus de respect. Aujourd'hui, il n'y a pas corner (sur le but de l'égalisation du PSG). Mais après le corner, je ne sais pas pourquoi ils ne vont pas voir la VAR. »
« Comment en 2025, avec la VAR, l'arbitre peut donner un corner qui n'existe pas ? »
Une frustration partagée également par le défenseur et capitaine de Dunkerque, Opa Sangaté, au micro de beIN Sports : « Comment en 2025, avec la VAR, l'arbitre peut donner un corner qui n'existe pas ? C'est le ballon du 2-2, c'est inadmissible en demi-finale de Coupe de France de faire basculer un match comme ça. Après, ils méritent leur victoire parce qu'ils sont bien revenus et ils y ont cru jusqu'au bout, mais on est un peu déçus parce que ce deuxième but nous fait mal alors qu'il n'y a pas corner. Je pense que le match bascule là-dessus. »
Si Jérôme Brisard semble bien s'être trompé sur cette action, le fait qu'il ne soit pas allé consulter la VAR (en place à partir des quarts de finale en Coupe de France) ou n'ait pas été appelé par celle-ci est en revanche tout à fait logique. Le but de Marquinhos est donc tout à fait valable et il est surprenant qu'en 2025, des joueurs professionnels de Ligue 2 ne soient pas au courant des lois du football définies par l'IFAB (International Football Association Board).
La VAR ne peut pas intervenir pour un corner
Le champ d'intervention de la VAR est en effet défini assez clairement par l'IFAB : l'arbitre assistant vidéo peut uniquement aider l’arbitre en cas d’« erreur manifeste » ou d’un « incident grave manqué » lié(e) aux situations suivantes :
- But marqué/non marqué
- Penalty/pas de penalty
- Carton rouge direct (pas de deuxième carton jaune/avertissement)
- Identité erronée (lorsque l’arbitre n’avertit ou n’exclut pas le bon joueur)
L'attribution d'un corner n'entre donc pas dans le champ d'action de la VAR et Dunkerque n'a donc aucune raison de se plaindre de la VAR, qui aurait d'ailleurs pu intervenir à la 16e minute en faveur du PSG après une frappe de Désiré Doué dans la surface de réparation clairement touchée de la main par Diogo Queiros.
« Il faut être lucide, on est tombé sur plus fort que nous »
Auteur du premier but du match, le défenseur dunkerquois Vincent Sasso s'est lui montré beaucoup plus lucide que son entraîneur et capitaine : « Il faut être lucide, on est tombé sur plus fort que nous (...) Le 2-2, on le prend trop vite. Après je l'ai dit à l'arbitre, je sais que c'est dur d'arbitrer, mais à ce niveau-là, une mauvaise décision se paye direct. Il n'y a pas corner et après ils marquent. A 2-2, c'est tout de suite plus difficile, mais on a quand même réussi à résister et à se créer des occasions malgré tout, mais aujourd'hui on est tombé sur plus fort que nous quoi qu'il arrive. Inadmissible le corner ? Non, je pense qu'il faut être lucide. C'est dur pour les arbitres, ça va très vite, il y a un contact. C'est en notre défaveur donc ça nous fait chier forcément, mais c'est le foot. Encore une fois, le PSG a été supérieur sur l'ensemble de la rencontre. C'est comme ça. »
Interrogé sur ce fameux corner en conférence de presse, Luis Enrique a lui estimé qu'il s'agissait d'un détail : « Je crois que nous avons tiré trente fois au but et vous me parlez d'une action ? Je peux vous parler de huit actions qui, selon moi, n'étaient pas normales et qui nous ont porté préjudice. Au moins huit. Je n'ai pas pour habitude de m’attarder sur ça. Je crois que ce fut un très bon match, dans une très bonne ambiance et dans un stade très spécial. Le reste n’est que petits détails. Je pense que nous méritions largement d'aller en finale et c'est ce que je retiens. Les autres détails ne m'intéressent guère. »