Le PSG a logiquement dominé Aston Villa (3-1) malgré une ouverture du score adverse évitable et venue de nulle part. Retour sur les performances individuelles des Parisiens au cas par cas.
Donnarumma : Après ses exploits d’Anfield, tout le monde attendait de l’Italien qu’il confirme, mais ce ne fut pas pour cette fois, ni dans un sens ni dans l’autre tant il a été peu sollicité. Il ne peut rien faire sur le but encaissé, et il capte sans difficulté l’autre tir cadré de Villa -deux frappes cadrées seulement pour les visiteurs-, qui ne présentait aucune difficulté. Une sortie aérienne à la suite de laquelle il est effacé pour le reste de l’action et une relance un peu tardive sous pression en première mi-temps, sans conséquence dans les deux cas, Luis Enrique l'ayant même félicité pour sa sortie au poing.
Hakimi : Après plusieurs prestations en demi-teinte, le Marocain a renoué avec ses standards élevés de l’hiver. Capitaine du soir, il semble avoir retrouvé des jambes et de la précision technique, et on l’a vu au four et au moulin aux quatre coins du terrain. Alternant une occupation des espaces au large à droite et dans l’axe haut sur le terrain, il est présent sur plusieurs bons coups offensifs des siens : un bon tir du gauche repoussé par Martinez avant l’heure de jeu, ou encore un but hélas refusé pour hors-jeu peu après. Il est également sur le but du 2-1, au départ de l’action, et il a le bon goût de récupérer le cuir au départ de celle-ci. Sur l’ouverture du score de Villa, il aurait peut-être pu éviter le but en étant plus proche de Tielemans sur son centre décisif, mais il n’est pas le seul à incriminer, ni le plus fautif.

Beraldo : Le Brésilien passait un gros test, quasiment un an jour pour jour après avoir déjà été titulaire dans lors du quart de finale aller 2024 face à Barcelone. Une fois encore, en dépit de toutes ses qualité et de ses progrès, l’essai n’est pas totalement réussi. Tout n’est pas à jeter dans son match, loin de là, mais Rashford l’a fait souffrir, notamment quand il s’est déplacé sur la moitié gauche du terrain, dans la zone de l’ancien de São Paulo. Gêné par la vitesse de l’international anglais, il a semblé à la limite sur plusieurs transitions adverses, et il manque de tranchant à une ou deux reprises sur des contres pour couper l’action, au final sans conséquence. Sûr avec ses pieds à la relance, il a également sollicité Martinez à deux reprises, sans danger.
Pacho : L’Équatorien a joué dans un fauteuil pendant la majeure partie du match. Pendant une heure, Rashford se déportait dans la moitié du terrain opposée il n’a que rarement eu de vis-à-vis à gérer. Par la suite, Rogers est souvent venu jouer dans sa zone, sans réussite tant le défenseur rouge et bleu a su prendre le dessus avec un savant mix d’anticipation et de puissance. Finalement, il n’y a que sur le but du même Rogers que son rendement aura laissé à désirer, son placement ne lui permettant ni d’intervenir en amont du centre, ni avant la conclusion du numéro 27 des Villans. Une superbe passe en profondeur pour Barcola peu avant le but du 3-1 et une belle autorité pour replacer ses partenaires et tenir une ligne défensive haute tout du long.
Nuno Mendes : Encore une soirée en forme de montagnes russes pour l’arrière gauche parisien. Globalement, il a très bien éteint Ramsey, qu’on n’a quasiment pas vu, mais il commet une faute technique regrettable en se faisant déposséder du ballon par McGinn sur l’ouverture du score. Action sur laquelle il ne fait pas l’effort de revenir pour prêter main forte à sa défense. Heureusement, le Portugais s’est racheté, surtout par son magnifique but du 3-1 après un crochet plein de lucidité (il fallait le faire, après 91 minutes d’efforts !) sur Konsa, mais aussi par ses efforts tout du long pour animer son couloir. Il se signale également d’un point de vue statistique sur le but du 1-1 puisqu’il est techniquement passeur décisif, mais on ne retiendra que le bijou de Doué sur cette action.

João Neves : Comme contre Liverpool, le jeune Portugais a parfois semblé sacrifié par le plan de jeu de son équipe. Dès lors qu'il s'agissait d'attaquer, Neves s'est beaucoup effacé au profit de Vitinha, le laissant tout diriger, mais le relayeur parisien redevenait critique, et terriblement utile, dès lors qu'il s'agissait de défendre. Même face à une équipe athlétiquement bien dotée, l'ancien du Benfica a régné dans les duels, se battant comme un diable et gagnant la plupart de ses combats. Il a en outre signé plusieurs interceptions bien senties. Offensivement, on l'a aussi vu occuper parfois la pointe de l'attaque, sans rechigner ni vraiment peser.
Vitinha : Le maître à jouer parisien a totalement tenu son rôle de chef d'orchestre, touchant un nombre faramineux de ballons, la plupart face au regroupé bloc de Villa. C'est justement dans l'utilisation du ballon que le Portugais a possiblement péché car, s'il ne l'a pratiquement jamais perdu, il n'en a pas fait grand-chose non plus. Ses ouvertures ont été trop peu nombreuses et il a peiné à donner du rythme au jeu parisien. Dommage, car il a également signé quelques frappes intéressantes, à défaut d'être vraiment dangereuses. Défensivement, il ne lit pas très bien la situation générale sur le but adverse mais a récupéré plusieurs ballons grâce à son placement.

Fabian Ruiz : Le gaucher a signé un match consistant en tous points, à défaut d'être particulièrement spectaculaire. Moins exubérant que João Neves à la récupération mais pas beaucoup moins important pour autant, pratiquement toujours juste dans la distribution du jeu, l'Espagnol a été d'une belle régularité tout au long du match, à gauche comme à droite où il s'est régulièrement retrouvé. Lorsqu'il a placé Hakimi dans une situation compliquée d'une passe mal sentie, il s'est rattrapé dans la foulée en envoyant Kvara vers le but. Lorsque Paris a accéléré en seconde période, Ruiz était bien présent dans ce temps fort.
Zaïre-Emery l'a remplacé pour poste, se montrant d'abord timide balle au pied avant de se lâcher un peu sur la fin avec deux frappes, dont une pas si loin du cadre à la dernière seconde.
Doué : Finalement titulaire sur le côté droit, le jeune Parisien a eu un peu de mal à trouver sa place en début de rencontre, tant dans son placement vis-à-vis de Dembélé que dans son jeu. Cela n'a pas duré et il a réveillé son équipe et le stade d'un coup, avec ce but égalisateur fabuleux arrivé après un premier coup de semonce. Il a continué à être un peu alternatif par la suite, enchaînant des périodes où on l'a peu vu et d'autres où il a signé des gestes d'un joueur dans un très grand soir et totalement à la hauteur de l'événement.

Barcola l'a remplacé et s'est placé côté gauche. Il a immédiatement fait parler sa vitesse sur le côté mais a trop rarement été suivi dans ses actions, se retrouvant souvent isolé bien qu'en bonne position. Le jeu prudent du PSG sur la fin ne lui a pas rendu service, et explique peut-être aussi pourquoi il n'était pas titulaire.
Dembélé : Ses appuis qui glissent dès les premières secondes ont malheureusement été une bonne préface du match de l'attaquant axial parisien, trop souvent décroché pour être vu comme le n°9 du jour. Dembélé s'est beaucoup éloigné du but et de la surface, même s'il a régulièrement tiré et a notamment fait trembler Martinez d'une volée du gauche surpuissante. Mais c'est dans le jeu que le n°10 a surtout été présent, tentant inlassablement de faire la différence par ses dribbles. Il y est régulièrement parvenu, terminant ensuite bien trop suivant par un mauvais choix frustrant, mais quelle belle passe décisive de fin pour faire oublier les erreurs passées.

Kvaratskhelia : Placé sur son côté gauche préférentiel, le Géorgien n'a pas mis bien longtemps à se mettre en évidence et son adversaire direct était averti en un quart d'heure à peine. Kvara s'est pourtant peu à peu endormi légèrement, pas aidé par le petit rythme de son équipe, mais il a sonné la révolte en seconde période. Entre son but exceptionnel et quelques autres actions formidables, il a enflammé le match de façon incroyable. Sa volonté perpétuelle d'aller de l'avant a été appréciable et il a souvent fait avancer les phases de construction un peu lentes. Ses contrôles orientés ont été un régal permanent et le Géorgien n'a rien gâché avec son activité défensive absolument prodigieuse. Quel match complet de sa part.
Ramos l'a remplacé pour les dernières secondes.