Pièce maîtresse du milieu de terrain de Luis Enrique cette saison au PSG, Fabian Ruiz a connu une croissance fulgurante durant son adolescence qui a complètement métamorphosé son physique et son jeu.
C'est un signe qui ne trompe pas à la veille d'un quart de finale retour de Champions League. L'Equipe a en effet décidé de faire un focus sur Fabian Ruiz avant le match retour Aston Villa/PSG, plutôt que de parler d'autres individualités du PSG plus "bankable" sur le papier. Mais le Ruizismo se porte bien grâce aux prestations consistantes du milieu de terrain espagnol, encore très bon mercredi dernier face aux Villans.
« Le gaucher a signé un match consistant en tous points, à défaut d'être particulièrement spectaculaire. Moins exubérant que João Neves à la récupération mais pas beaucoup moins important pour autant, pratiquement toujours juste dans la distribution du jeu, l'Espagnol a été d'une belle régularité tout au long du match, à gauche comme à droite où il s'est régulièrement retrouvé. Lorsqu'il a placé Hakimi dans une situation compliquée d'une passe mal sentie, il s'est rattrapé dans la foulée en envoyant Kvara vers le but. Lorsque Paris a accéléré en seconde période, Ruiz était bien présent dans ce temps fort », écrivions nous ainsi mercredi dernier dans nos performances individuelles à l'issue de la victoire 3-1 des Parisiens.
Fabian Ruiz est passé d'1m60 à 1m89 en quelques mois
Dans son édition du jour, L'Equipe vante les qualités de placement et de déplacement du milieu de terrain espagnol et revient sur une anecdote peu connue de son adolescence. A 14 ans, celui qui était alors surnommé le « Messi de los Palacios » pour sa finesse technique, va gagner en quelques mois 29 centimètres, passant ainsi d'1m60 à 1m89, sa taille actuelle.
Une croissance soudaine et importante qui va engendrer des problèmes de motricité, de musculature et de coordination chez le jeune joueur, mais qui va aussi pousser Fabian Ruiz à développer d'autres qualités qui font aujourd'hui sa force : sa science du placement et son intelligence de jeu.
« Il a développé d'autres choses, dont une faculté à beaucoup courir »
« Cela montre une force d'adaptation, car changer tout un jeu est difficile, reconnaît l'ancien Parisien Didier Digard, qui a connu Fabian Ruiz à ses débuts Betis Séville. C'est très compliqué pour les joueurs qui grandissent rapidement. Il a développé d'autres choses, dont une faculté à beaucoup courir. »
Moins fort sous pression qu'un Vitinha ou un João Neves, Fabian Ruiz a aussi développé l'art de l'esquive pour essayer d'être dans des zones moins peuplées, où il peut avoir le temps de se retourner et d'enclencher ses actions : « Sa faculté à courir et son intelligence lui permettent de repérer les espaces et d'aller très vite se situer dans des zones où il y a peu de monde, analyse Digard. Il a naturellement besoin de plus de temps avec sa taille. Ce petit gain de temps grâce à son placement lui permet de se mettre en jambes, car, quand il pousse, il gagne énormément de terrain. »
« Tu vas te faire prendre une fois et ça va te mettre le doute pour le reste du match »
Un adversaire croisé cette saison explique aussi à L'Equipe comment le PSG réussit à se défaire du pressing haut adverse, notamment grâce à l'Espagnol : « Dans ce cas précis, Ruiz va sortir de la densité de ton pressing et venir demander le ballon plus haut, alors que tu espères qu'il recule. Avec la qualité de passes des autres joueurs, Ruiz est trouvé tout de suite et, derrière, il peut remonter le terrain sans adversité. Tu vas te faire prendre une fois et ça va te mettre le doute pour le reste du match, donc tu finis par défendre bas. »
Ce mardi soir à Villa Park, Fabian Ruiz sera une nouvelle fois titulaire au milieu de terrain avec Vitinha et João Neves et cela n'émeut plus personne, signe de la dimension prise par le joueur depuis plusieurs mois.