Malgré la tempête subie en seconde période à Villa Park, le PSG a réussi à valider sa qualification pour le dernier carré de la Champions League. Un possible signe de « maturité » pour la presse anglaise, qui a salué la performance de Donnarumma et voit toujours le PSG capable d'aller au bout, malgré quelques réserves.
La presse anglaise commence à bien connaître ce PSG de Luis Enrique. Après Arsenal, Manchester City et Liverpool, les hommes de Luis Enrique ont affronté deux fois Aston Villa en six jours et s'il ont perdu leur 3e match de la saison face à un club de Premier League, ce sont bien eux qui sont qualifiés en demi-finale de la Champions League.
Ce mercredi matin, tous les tabloïds anglais rendent hommage au « comeback épique » mais insuffisant des Villans face au PSG et à la foi des joueurs d'Unai Emery, qui n'ont pas abandonné à 0-2 (et 1-5 sur l'ensemble de la double-confrontation). De nombreux médias anglais s'enthousiasment pour le PSG depuis plusieurs semaines et la première demi-heure des Parisiens à Villa Park a conforté l'idée que cette équipe était l'une des plus redoutables d'Europe cette saison.
« Villa a fait preuve d'une grande force de conviction et, au cours d'une période en or, a inscrit deux nouveaux buts et a menacé de faire basculer la situation, notamment l'idée que le PSG est la meilleure équipe d'Europe à l'heure actuelle, le favori pour la compétition qu'il poursuit si durement depuis si longtemps », écrit par exemple le Times.
Le Daily Telegraph estime également que cette équipe de Luis Enrique « pourrait bien devenir la première du PSG à remporter la Ligue des champions et pourtant, malgré tout ce qui attend cette belle équipe, leur soirée à Villa Park a duré 94 minutes au cours desquelles elle s'est demandée si la vieille malédiction n'allait pas frapper à nouveau. »
« Même les grandes équipes doivent parfois s'appuyer sur un grand gardien »
Mais le PSG a réussi à tenir bon grâce notamment à un Gianluigi Donnarumma des grands soirs : « Sous la houlette des Qataris, le PSG a trouvé de nombreuses façons de saboter une campagne prometteuse en Ligue des champions et, pendant un moment, une nouvelle perte de sang-froid a semblé possible. C'est une grande équipe, jeune et ambitieuse, mais même les grandes équipes doivent parfois s'appuyer sur un grand gardien, concède le Daily Telegraph. Gianluigi Donnarumma a permis au PSG de remporter le match grâce à sa performance en seconde période. Les meilleurs joueurs peuvent le faire. La place en demi-finale contre Arsenal ou le Real Madrid revient au PSG. »
De son côté, The Guardian ne manque pas de souligner qu'en plus d'un énorme arrêt sur une frappe de Marcus Rashford et une tête de Youri Tielemans, Donnarumma a aussi gagné un duel crucial face à Marco Asensio, prêté à Aston Villa par le PSG. « Quelle histoire cela aurait été s'il avait marqué », s'amuse le média anglais, qui souligne aussi qu'Unai Emery a failli prendre sa revanche sur Luis Enrique : « Lors d'une soirée épique dans les West Midlands, les rôles ont été inversés : Emery, le chasseur avec Aston Villa, Luis Enrique, le chassé au PSG. Ce fut presque le moment de catharsis ultime pour Emery. »
Villa Park, le match de la maturité pour le PSG ?
Dans sa longue analyse d'après-match, The Athletic se demande pour sa part si la qualification douloureuse du PSG à Villa Park n'est pas le signe du « passage à l'âge adulte » de cette équipe parisienne, l'une des plus jeunes de la scène européenne. « Si cette saison est celle où le Paris Saint-Germain remporte enfin la Ligue des champions, il se souviendra de son déplacement à Villa Park comme d'une nouvelle expérience de passage à l'âge adulte », écrit ainsi Oliver Kay.
Pour ce dernier, la tempête de Villa Park était « d'un autre type - encore plus intense - que celle qu'ils avaient affrontée lors du match retour à Liverpool au tour précédent. Le fait qu'ils aient continué à jouer leur football et qu'ils aient finalement repris le contrôle du match ne fera que renforcer la conviction de Luis Enrique que cette équipe, avec une telle abondance de qualités techniques, peut enfin conquérir l'Europe. »
« Le grand test pour le PSG sera de savoir comment il se comportera lorsque le vent tournera en sa défaveur »
Dans une autre colonne pour The Athletic, ce même Oliver Kay se demande toutefois si « en résistant à la tempête contre Villa, le PSG a montré une force inédite dans son jeu ou s'il a fait preuve de vulnérabilité ». « Le PSG semble bien plus fort aujourd'hui qu'il ne l'était lors de sa défaite 2-0 contre Arsenal en phase de championnat, mais si les demi-finales donnent lieu à une revanche - et Arsenal doit encore passer le match retour - Mikel Arteta et son entraîneur des coups de pied arrêtés Nicolas Jover pourraient se réjouir d'essayer d'exposer les faiblesses évoquées par Luis Enrique (sur coups de pied arrêtés, ndlr) », ajoute-t-il.
Si le PSG garde un énorme crédit en Angleterre après cette qualification face à Aston Villa, Oliver Kay demande encore à voir : « Le grand test pour le PSG sera de savoir comment il se comportera lorsque le vent tournera en sa défaveur, comme ce sera certainement le cas à un moment ou à un autre de la demi-finale. Le contrôle se transforme en chaos et la question est de savoir si l'on peut s'accrocher. Ce n'est pas la partie du jeu qu'ils préfèrent, comme l'a dit Luis Enrique après l'expérience de Villa Park, mais c'est une partie du jeu que toute équipe qui veut gagner la Ligue des champions doit réussir, jusqu'à la finale. »
