Après la large victoire du PSG à Saint-Etienne (6-1), Luis Enrique n'a pas fanfaronné en conférence de presse pour autant, revenant même longuement sur la première demi-heure compliquée de son équipe. Il a aussi évoqué le titre qui tend les bras au PSG, entre autres. Voici ses propos complets, traduits par nos soins.
Votre équipe a d'abord eu des difficultés en première période. C’était bien mieux en seconde mi-temps. Le retour de trêve internationale peut-il être l’une des explications ?
« Il y a une très bonne expression que j'utilise dans le football depuis de nombreuses années : “des excuses ou des résultats”. Donc je ne veux pas d' excuses, je veux des résultats. Et je crois qu’il faut féliciter Saint-étienne parce qu'ils ont su exploiter les 30 premières minutes sans aucun scrupule. Ils ont été meilleurs que nous avec le ballon, sans le ballon, dans l'intensité, dans le rythme, le tout en montrant de la qualité et en jouant un bon football. Saint-Étienne m’a beaucoup plu. Ils nous ont fait souffrir pendant 30 minutes, comme aucun autre de nos adversaires cette saison. De notre côté, nous étions loin de notre rythme habituel, avec beaucoup de pertes de balle et peu de renfort défensif. 30-35 excellentes premières minutes de la part de Saint-Étienne. Nous nous sommes repris dans les 10 dernières minutes (de la première mi-temps) où le match s'est rééquilibré.
« En seconde période, nous sommes redevenus le Paris Saint-Germain »
Et puis en seconde période, nous sommes redevenus le Paris Saint-Germain qu’on a pu voir toute la saison, avec beaucoup plus d'intensité, beaucoup plus de rythme physique, beaucoup plus de précision avec le ballon. Je crois que notre deuxième mi-temps a été très bonne. Mais c'est un match qui doit nous rappeler qu’on ne peut pas faire cadeau de 30 minutes parce que le football moderne est difficile et compliqué. »
Vous êtes dans une situation particulière dans la mesure où vous êtes dépendant du résultat du match Nice - Monaco pour le titre de champion de France (NDLR : la conférence de presse a eu lieu pendant le match, conclu par la victoire de Monaco qui repousse le titre). Comment allez-vous gérer ça avec le staff et les équipes ? Et plus globalement, qu'est-ce que ça changerait d'être champion ce soir ?
« Cela fait déjà des semaines que nous sommes champions. Quelle importance donc ? Honnêtement, je ne suis pas du tout inquiet. J’aimerais que Nice... c'est Nice contre Monaco, n'est-ce pas ? J'aimerais qu'ils fassent un match nul (NDLR : en fait, il fallait une victoire d'un des deux) et que nous puissions ainsi fêter le titre du Parc des Princes avec nos supporters. Cela nous plairait beaucoup. Mais je pense que nous avons été la meilleure équipe du championnat depuis le début de la saison jusqu'à maintenant. Le jour où nous serons sacrés champions, ce ne sera qu’anecdotique. Nous sommes déjà virtuellement champions depuis des semaines. »
Êtes-vous rassuré de la performance de vos joueurs après la trêve ? Le PSG est-il à nouveau lancé sur le même rythme qu'avant ?
« C’est ça, le PSG. On se doit d’être prêt à chaque match et à chaque minute, il n'y a aucune autre option »
« Nous avons essayé de récupérer des choses (nos sensations). Quand ils jouent avec leur sélection, les joueurs évoluent dans un contexte différent. Mais c’est ça, le PSG. On se doit d’être prêt à chaque match et à chaque minute, il n'y a aucune autre option. Si tu n'es pas prêt, il vaut mieux le dire et ne pas jouer, parce que nous avons besoin de rester concentrés. Il reste deux mois de compétition et nous sommes encore en lice pour tous les titres. Nous devons être performants dans toutes les compétitions. C'est ce qui est difficile. On peut facilement se relâcher, réduire ses ambitions. Nous ne pouvons pas nous le permettre et aujourd'hui c’était un très bon exemple de la façon dont il ne faut pas entamer un match. Si on le commence comme ça, on peut le perdre parce qu’on ne sera pas toujours en mesure de retourner la situation. »
Bonsoir, j'aurais aimé savoir si vous aviez un petit mot sur l'ambiance de ce stade Geoffroy-Guichard dans le contexte actuel où l’on va peut-être dissoudre des groupes de supporters stéphanois.
« Après le Parc des Princes, je crois que c'est le stade de football avec la meilleure ambiance que j'ai vue. Mais attention, je suis espagnol et je ne comprends pas, et ne veux pas comprendre, ce qu'ils chantent. Mais du point de vue de l'ambiance, cela m’a beaucoup plu de jouer dans ce cadre. Ils perdaient 1-5 et continuaient d’animer (le stade). Je n'ai pas non plus lu les banderoles ou quoi que ce soit de ce genre. Ce sont des choses auxquelles on est habitués dans le football. Mais pour ce qui est de l'ambiance de feu, j'ai adoré : les couleurs, le tifo, l'ambiance... J'ai beaucoup aimé. »
On vous sent marqué par les 30 premières mauvaises minutes de votre équipe. Pensez-vous votre équipe capable de faire une aussi mauvaise première partie de match ou êtes-vous surpris ? Est-ce un rappel pour votre équipe dans le cadre de la Ligue des Champions ?
« Comme c’est étonnant que tu ne vois que le négatif, n’est-ce pas ? Il y a eu 60 minutes très positives. J’ai déjà dit tout ce que j’avais à dire (sur le sujet). Je n’ai rien à ajouter. »
Si Monaco gagne vous serez champions…
« Nous sommes déjà champions. »
Mais maintenant que vous êtes champions en L1, pensez-vous avoir davantage de chances de gagner la Ligue des Champions ?
« Il est tout à fait possible de remporter la Ligue des champions, c'est notre but. Nous essayons de remporter chacun des trophées que nous jouons. C'est notre objectif d’être compétitifs en permanence. Je l'espère en tout cas. »